Un mort à Starvation Lake – Bryan Gruley

Éditeur : Points
Nombre de pages : 509
Prix : 7,80€

Résumé : Journaliste dans un grand quotidien de Detroit, Gus Carpenter est contraint de démissionner suite à un scandale. De retour dans son village natal de Starvation Lake, au nord du Michigan, où l’ennui est plus mortel que le blizzard, il y couvre les rares événements pour la gazette locale. Mais la découverte de la motoneige de l’ancien entraîneur de l’équipe locale de hockey sur glace, disparu dix ans plus tôt dans un lac gelé, fait se délier les langues. Gus est loin d’imaginer le nombre de secrets sordides que sa petite communauté lui cache.

Mon avis : Je suis en pleine période romans policiers, j’en ai lu quatre en peu de temps et je me rends compte que ça m’avait manqué ! Je crois que je vais revenir plus souvent à mes premières amours…

Bryan Gruley nous plonge dans l’histoire assez monotone d’une petite ville des États-Unis, jusqu’au jour ou réapparaissent les fantômes du passé sous la forme d’une motoneige émergeant d’un lac encore gelé. Gus est revenu vivre dans la ville qui l’a vu naitre suite à une drôle d’histoire qui s’est déroulée dans la ville de Detroit. Il retrouve ses amis d’enfance, ceux avec lesquels il jouait au hockey. Sa vie retrouve un morne quotidien jusqu’à la découverte de cette motoneige qui a elle seule va remuer la vase enfuie au fond du lac. La réouverture de l’enquête sur la noyade du coach de l’équipe, dix ans plus tôt, va dévoiler une facette de cette ville qu’elle aurait bien aimé garder secrète.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, l’auteur mettant les choses en place lentement, comme pour mieux se calquer sur le rythme de cet hameau tranquille. De plus, cette intrigue se déroulant dans le milieu du hockey, sport « national » au Michigan, j’étais un peu larguée au milieu de toutes ses descriptions de matchs. Mais tout cela a vite été dépassé au bout de quelques dizaines de pages.

Le personnage de Gus, journaliste au canard local, est très bien campé, on s’attache très vite à lui. On comprends ses déceptions, ses regrets, ses défauts… Je suis une femme, mais il est assez facile de s’identifier à lui, tant les questions qu’il se pose, les choix auxquels il est confronté sont ceux de tous en pareilles occasions. C’est malgré son passé un homme intègre.

Les autres personnages du livre sont typiquement ceux que l’on s’attend à trouver dans ce genre de bourgade : le barman taciturne, le mec fort en gueule toujours accoudé au comptoir, la vieille teneuse de restaurant qui sait tout sur tout, le jeune entrepreneur aux dents longs, le vieux loup à qui on ne la fait plus, la journaliste ambitieuse, la standardiste, ancienne reine de beauté, revenue de tout, le shérif enrobé et maussade, l’ancienne petite amie rancunière, la mère attentionné, l’ami d’enfance un peu largué… Bref, toute une galerie de portraits qui pourrait tomber dans la caricature mais qui sonne étrangement vraie. L’auteur a parfaitement réussi à retranscrire l’atmosphère de ces petites villes typiquement américaines, remisant parfois l’enquête policière au second plan.

Pourtant cette enquête est vraiment bien ficelée, dès le début on se doute que cette moto resurgissant du mauvais lac trouée d’une balle, que cette mort par noyade un soir de mars 1988 du coach de l’équipe de hockey classée accidentelle ne sont pas ce qu’elles paraissent être, mais jamais nous ne soupçonnons où cela va nous mener…

En définitive, et malgré que je ne suis pas une grande sportive, j’ai beaucoup aimé ce livre, par son ambiance, ses personnages, leurs relations et par cette enquête qui nous dévoile un pan pas très reluisant de la nature humaine.

Le petit plus : L’auteur a écrit une suite « The Hanging Tree », qui n’est pas encore traduite. Et pour ceux qui se débrouillent avec l’anglais vous pouvez visiter la ville virtuelle de Starvation Lake sur le site de l’auteur : http://www.bryangruley.com/

Je remercie les éditions Points et livraddict de m’avoir permis de découvrir cet auteur.



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3 réflexions sur “Un mort à Starvation Lake – Bryan Gruley

  1. Pommesucre dit :

    Sympa ta chronique.
    Bien que parfois certains personnages peuvent être dépeints comme caricaturaux dans un livre, ils le sont rarement. Les clichés sont assez bien ancrés en campagne.
    Tu m’as envie de le lire!

  2. ramettes dit :

    Le fait que l’histoire se déroule en 1998, je me demande si ça ne joue pas aussi dans le rythme lent… pas de portable à tout va par exemple ! Et puis toute cette neige qui ralenti…

Une petite bafouille ?

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